Vous en avez certainement entendu parler au moins une fois. La légende arthurienne est l’une des légendes classiques les plus populaires au monde. Elle regroupe un ensemble de textes écrits à partir du Moyen-âge racontant les aventures du roi Arthur, son entourage ainsi que la quête du Graal. Ce cycle d’œuvres littéraires est baptisé le cycle arthurien tout comme il est appelé arthurianisme la discipline qui étudie la littérature arthurienne. Dans nos pages, on vous propose de remonter aux origines de la légende du roi Arthur pour mieux la comprendre.

La légende arthurienne, les premiers écrits

À vrai dire, il est erroné de parler d’une légende arthurienne. Il y en a, en effet, plusieurs. Cela est dû aux nombreux écrits qui ont essayé de retracer les aventures du roi Arthur au cours des siècles. Au fil du temps, plusieurs auteurs ont enrichi cette belle littérature de leur plume, des premiers moines collecteurs aux écrivains tels que Geoffroy de Monmouth, Chrétien de Troyes ou encore, plus près de nous, Xavier de Langlais.

Du fait de cet empilement, il est donc normal que l’on observe des variations d’une époque à une autre ou d’un pays à un autre par rapport notamment aux noms des personnages ou à des circonstances de leur vie. Tous les écrits sont néanmoins unanimes sur le lieu des évènements. La légende se produit alors dans le royaume de l’île de Bretagne recouvrant les territoires du centre, du sud et de l’ouest de la Grande-Bretagne contemporaine, sans oublier une partie non définie de la Bretagne continentale. Les auteurs ne se rejoignent pas que sur le lieu des évènements, ils admettent également une unité de temps, en l’occurrence entre la fin du Ve siècle et le début du VIe. Cette période charnière de l’histoire est réputée pour les grandes invasions qui précédèrent et suivirent la chute de l’Empire romain d’Occident.

La légende du roi Arthur provient essentiellement de ce que l’on nomme depuis le Moyen Âge « la matière de Bretagne ». Elle met en scène les Celtes britanniques, originaires des îles britanniques. C’est d’ailleurs dans la littérature galloise que le roi Arthur apparait pour la première fois. Cette première référence a pour source le poème gallois Y Gododdin.

Arthur Pendragon est apparu également dans l’Historia Brittonum, écrit vers 830. L’auteur de ce récit, le moine gallois Nennius, décrit plutôt le roi Arthur comme in « chef de guerre » et non comme un roi. D’autres mentions sont aussi à noter à l’instar de l’apparition du roi Arthur dans l’histoire galloise Kulhwch et Owen ou encore dans les dernières parties du texte les Triades galloises. Dans les îles britanniques et dans toute l’Europe occidentale, le roi Arthur est aussi perçu dans l’imaginaire comme le chef des chasses fantastiques (groupement de chasseurs surnaturels).

Un succès incroyable

De l’ensemble des cycles littéraires que composent la matière de Bretagne, le cycle arthurien est sans conteste le plus populaire. Son succès s’explique par son statut de double récit, car ces œuvres ont été revisitées par bon nombre d’auteurs depuis le XIIe siècle. Le premier récit constate la défaite de Camelot, utopie chevaleresque, par les conflits entre le roi Arthur, Lancelot du Lac et Mordred, et tant d’autres.

Le second récit raconte la mythique quête du Graal, engagée par plusieurs chevaliers et qui consacre l’échec de beaucoup (dont Lancelot), mais aussi la réussite de quelques rares élus. Les orientations prises par le cycle arthurien pendant les siècles derniers ont également participé à son succès. Les œuvres ont évolué pour aborder des thèmes tels que le péché ou la quête de l’absolu. Les relations amoureuses sont aussi à l’honneur avec l’idylle entre Lancelot et Guenièvre ou entre Tristan et Iseut.